Journée nationale d'échanges sur la féminisation de la FFESSM

L’opération 2014-2015 du Trophée FFESSM des activités subaquatiques responsables, consacrée à la féminisation, s’est achevée par une remise des prix lors du 18e Salon international de la plongée de Paris, le 10 janvier dernier.

La cérémonie s’est déroulée sur le stand AXA-Cabinet Lafont, partenaire historique de la FFESSM qui avait doté l’opération de 7000 € distribués aux clubs et organes déconcentrés primés. Sept actions au but identique mais aux chemins différents pour l’atteindre ont ainsi été récompensées sur les quinze en lice. Conscientes de la nécessité d’un « débriefing » et d’échanges sur toutes ces opérations de féminisation, Sylvie Gauchet, vice-présidente de la FFESSM et Myriam Ziane, membre du CDN en charge de la féminisation, ont choisi de réunir les candidats. Grâce à l’appui de son président Francis Merlo, cette fructueuse rencontre a pu se dérouler dans les locaux parisiens du Comité Interrégional Île de France-Picardie le 23 janvier. Grâce à l’organisation sans faille de Jean-Claude Gril, les représentantes des différents projets, primés ou pas, ont ainsi pu exposer leurs actions, leurs réflexions, leurs attentes dans une ambiance sereine et constructive. Et pour une fois, la majorité était loin d’être du côté des hommes!

Comment peut-on mobiliser les femmes pour faire du monde de la plongée, non pas un monde féminin mais un monde mixte ? Comment lutter contre les idées reçues par l’humour et la dérision ? Bien des réponses sont possibles à ces questions. Une quinzaine d’entre elles a débouché sur des actions candidates au premier Trophée FFESSM des activités subaquatiques responsables 2014-2015. Pour Sylvie Gauchet, « ce Trophée doit être considéré non pas comme une finalité mais plutôt comme un outil de valorisation ». Et si, observées de l’extérieur, les actions menées par les organes déconcentrés de la FFESSM et ses clubs peuvent paraître disparates, il ressort pourtant que toutes convergent vers un même point, celui de la mixité harmonieuse. C’est le constat qui a été établi à l’issue de la journée d’échanges du 23 janvier. Toujours selon Sylvie Gauchet, cette journée constituait « un objectif en soi » qui permet d’échanger les bonnes idées, de partager les freins éventuels et d’encourager les initiatives. Elle permet également de nourrir des fiches méthodologiques mises à la disposition de tous et établies par la chargée du Développement durable à la FFESSM, Julie Tinetti. Globalement consacrées au Développement durable, ces fiches aborderont bien évidemment les démarches de féminisation. Cette journée a également permis de mettre en évidence le besoin d’un vecteur de communication spécifique, blog, newsletter, ainsi que la nécessité de rencontres régulièrement renouvelées afin que toutes et tous puissent bénéficier des expériences de chacun : idées nouvelles, financements locaux, résultats obtenus… Ainsi, une réunion spécifiquement consacrée à la féminisation devrait être mise en place dans le cadre du Développement durable le 9 avril lors de l’AG nationale qui se déroulera à Limoges. Par ailleurs, nous pouvons d’ores et déjà annoncer que le Trophée FFESSM des activités subaquatiques responsables sera reconduit au cours des mois à venir. Il portera sur les actions de protection de l’environnement impliquant les publics prioritaires.

CODEP BAS-RHIN (67): PRIX "TOUTES CATÉGORIES" POUR LA PLONGÉE AVEC UN "E" - 2000 €

Cette action était présentée par Marielle Massel, secrétaire adjointe du comité Est, chargée de la féminisation et représentant la référente du CODEP 67 absente. À la suite de la « Faites de la plongée » de 2012 organisée à la Gravière du Fort le CODEP 67 quatre monitrices candidates au poste d’instructrice régionale dressaient un constat : peu de femmes, encore moins d’encadratantes et bien peu de plongeuses au-delà du N 2. Comment y remédier ? Dès 2013, le Codep 67 a donc fait des enquêtes et deses actions.

- L’ensemble de la démarche de communication est porté par une charte graphique La plongée avec un « e » reconnaissable facilement pour identifier et promouvoir la plongée féminine auprès de pratiquants et non-pratiquants, plébiscitée et adoptée jusqu’au niveau national. Elle a depuis été reproduite sur de nombreux supports de communication dépassant les limites du département, et plus spécifiquement sur des T-shirts portés par les pratiquantes en toutes occasions (badges, calendriers, totems, bannières, flamme, sites, articles…).

- Un travail d’accueil et de réponses à questions a été mené, en incitant les licenciées de différents clubs à se rencontrer et échanger leurs vécus au sein de leur structure d’affiliation. Sensibilisation est également faite auprès de la gent masculine.

   - Diverses manifestations/actions ont été élaborées :

    • septembre 2013, manifestation grand public « Faites de la Plongée », stand féminin, mur d’expression, et baptêmes des joueuses de clubs de rugby et de basket.

    • Page Facebook « Plongée avec un e »

    • En janvier 2014, les T-shirts Plongée avec un « e » au salon de la plongée.

    • Rencontre de tous les clubs de plongée d’Alsace le 10 mai 2014

    • Faites de la plongée 2014 et 2015

    • 2e matinale le 20 juin 2015

CODEP VAUCLUSE (84): PRIX "PIONNIÈRES" POUR LES DIV'INES JOURNÉES

Cette action a été évoquée par Annabelle Blanchard, vice-présidente du CODEP 84. Depuis 2012, les DIV'ines journées, mettent les féminines à l'honneur. Selon le projet mis en place chaque année, il peut s’agir de licenciées, d’un public non captif ou bien encore des dirigeantes. Ces journées leur permettre de découvrir les différentes activités de la FFESSM (apnée, PSP…) en plus de la plongée scaphandre. Mises en oeuvre depuis mars 2012, quatre DIV’ines journées ont eu lieu à ce jour :

- DIV’ine du 24 mars 2012 : Public de licenciées, matinée avec quatre tables rondes et quatre items déclinés « made in femme ». L’après-midi était consacré à la sophrologie/apnée en piscine

- DIV’Iine du 14 septembre 2013 : opération « 1 baptême bouteille ou apnée en piscine, 1 baptême en milieu naturel offert ». 30 baptêmes féminins ont été réalisés en 2 jours sur un public non captif.

- DIV’ine du 12 octobre 2014: les féminines dirigeantes (membres du CA de leur club, membres du CODEP 84 et enfin féminines des CODEP 13, 04 et 05), effectif de 15 participantes et 1 homme. La matinée était consacrée à la pratique de l’apnée en mer encadrée par les équipes apnée du CODEP 84 et du comité régional Provence-Alpes avec 2 monitrices. Détente corporelle avec une séance d'étirements puis de relaxation avec l’ostéopathe Neige Tivol. Après-midi échanges entre dirigeantes, partage d'expériences, émergence des problématiquespropres à ce thème avec la participation de Sylvie Gauchet, vice-présidente de la FFESSM. Lors de DIV’ine 2015, vingt-cinq femmes et 3 hommes ont répondu présents et découvert.

COMITÉ INTERRÉGIONAL BRETAGNE-PAYS DE LA LOIRE : PRIX "ORIGINALITÉ" POUR AGIR CONTRE LES IDÉES REÇUES AFIN DE FAVORISER LA MIXITÉ - 1000 €

Véronique Garcia, secrétaire générale du CIBPL a présenté deux actions choisies parmi celles menées par le CIBPL en faveur de la féminisation. Elles agissent contre les idées reçues pour favoriser la mixité, démontrent le rayonnement des actions sur l’ensemble du territoire interrégional et représentent un travail de fond inscrit dans la durée. Il s’agit des « Plongées des Syrènes » ( le y est revendiqué !) et les « Saynètes humoristiques ». Ces 2 actions ont pour objectifs de développer la confiance des femmes en ellesmêmes et de valorisaer leur implication aux plus hauts niveaux des instances du CIBPL, dans la pratique comme dans la direction de ses structures. Il s’agit aussi de combattre les préjugés portés sur le rôle des femmes à la FFESSM en suscitant le débat et l’émulation.

- Une fois par an depuis 2010, une sortie dédiée aux femmes est organisée par les femmes. Née de simples licenciées, cette action a été confortée dans le temps et s’est étendue dans l’espace grâce au soutien du CIBPL puisque 2014 marque la 5e édition des Syrènes du 56 et la naissance d’une première édition en Vendée et Finistère à l’initiative d’interclubs et dans le Maine et Loire à l’initiative du Codep.

- Les « saynètes humoristiques » sont nées du groupe de travail mixte mis en place par le CIBPL début 2014 pour féminiser les activités subaquatiques en Bretagne et Pays de la Loire. Elles ont pour objectif de combattre, par l’humour et en incitant à la discussion, les préjugés des hommes et des femmes sur le rôle des femmes à la FFESSM. Diffusion de la première saynète en janvier 2015. Les autres dessins seront réalisés et diffusés petit à petit jusqu’à épuisement des thèmes. Supports : site du CIBPL et réseaux sociaux associés, newsletter spécifique envoyée à 11 000 inscrits.

- En 2015, un dossier de communication intitulé « Pourquoi agir pour Féminiser les activités subaquatiques ? » s’est ajouté au dossier de communication et une page Facebook « Les Syrènes du Phare Ouest » a été créée.

CLUB RENNES SPORTS SOUS-MARINS : PRIX "CLUB" POUR LE TOURNOI FÉMININ DE HOCKEY SUBAQUATIQUE - 1000 €

Le tournoi 100 % féminin de Hockey sub du RSSM, présenté par Carole Gillet et Morgane Rocha, a été initie en septembre 2013 sur une idée d’Aurélie Yver. Il est né à la piscine de Bréquigny, à Rennes, les 1er et 2 février 2014 et a été reconduit les 24 et 25 janvier 2015. 130 joueuses issues de 23 clubs de toutes régions se sont mesurées l’an dernier, 170 cette année… Ce projet est le fait de joueuses pour des joueuses. Une vingtaine de membres du club (dont 10 encadrantes) et 26 autres personnes sont impliquées. Le samedi, les joueuses débutantes ou plus aguerries participent à des ateliers encadrés par des joueurs de niveau national voire international. Une soirée réunit les participantes et consolide le lien entre les clubs. Elle s’accompagne d’une tombola sponsorisée.

En parallèle, des initiations sont proposées dans le petit bassin, elles font l’objet de communication (affiches, flyers, site internet, pages Facebook). 40 enfants et 10 adultes ont été concernés. Le covoitucovoiturage et le transport collectif ont été privilégiés pour le transport des joueuses au Tournoi et à la soirée. Les objectifs sont de sensibiliser et former les joueuses à l’encadrement et à l’arbitrage, dynamiser l’activité hockey sub au féminin, partager son savoir- faire pour améliorer le niveau de jeu de chacune grâce à la création d’équipes mixtes coachées par des joueuses d’expérience internationale (quelques étrangères participent également au tournoi).

GROUPEMENT D'ACTIVITÉ SUBAQUATIQUE DE REIMS: PRIX "TRIBU" POUR LA FÉMINISATION DE LA PLONGÉE - 500 €

L’opération, lancée en octobre 2014, a pour objectif une féminisation du club GASM via des actions ciblées sur la notion de « tribu ». Elle s’adresse aux femmes licenciées, épouses des licenciés et enfants des licencié(e)s. Pour cela, un état des lieux a d’abord été dressé grâce à une enquête effectuée par mail auprès des licenciées : activités pratiquées, niveau, date d’entrée dans le club, nombre d’enfants, suggestions sur la plongée avec un « e»… 60 % des licenciées ont répondu. La réalisation et la présentation à l’AG du club d’une vidéo ont permis d’évoquer la plongée avec un « e» sur un mode humoristique. Des sessions de découverte des activités du club chaque 1re séance des vacances scolaires sont dédiées aux « tribus des plongeuses et plongeurs » (enfants et conjoint(e)s), avec pour objectif de faciliter la pratique via le développement de la plongée dans la sphère familiale. Dans le même esprit, un séjour de plongée a été organisé pendant les vacances scolaires de février 2015 à L’Estartit permettant aux plongeurs de venir accompagnés de leur famille.

De plus, chaque nouvelle licenciée est « marrainée» par une autre plongeuse, de préférence encadrante ou membre du comité directeur afin de faciliter son intégration. Le GASM consacre 30 % de son parc matériel aux femmes et participera aux manifestations de la ville de Reims sur le sport avec mise en évidence des actions de féminisation menées par le club.

COMITÉ DE NOUVELLE-CALÉDONIE: PRIX "COUP DE COEUR DU JURY" POUR LES BAPTÊMES POUR LA JOURNÉE DE LA FEMME - 500 €

La journée de la femme du 8 mars 2015 a été l’occasion pour le Comité régional de Nouvelle-Calédonie d’organiser une matinée de baptêmes de plongée en scaphandre depuis une plage fréquentée de Nouméa. Organisée et animée par des plongeuses, initiatrices et monitrices volontaires de différents clubs affiliés à la FFESSM. Cette initiation s’adressait exclusivement aux femmes. Cette 1ère opération a un objectif triple. Elle fournit un accès à la plongée pour des femmes qui ne seraient pas venues sans l’encadrement féminin, ou qui n’auraient pas fait la démarche d’aller auprès d’un club, elle met en avant les plongeuses de la FFESSM-NC grâce à une équipe de 11 filles, du N 1 au niveau MF2 ainsi qu’une photographe de la CAV, issues de clubs différents et pourtant réunies. Enfin, elle a permis la collecte de fonds, 2000 F par baptême, soit 72 000 F (600 €) qui ont été remis à l’association caritative soutenant les femmes en difficulté (SOS Violences sexuelles).

Cet événement annuel et reproductible pourra être décentralisé en brousse lors des prochaines éditions.

 


 

LES AUTRES ACTIONS CONCURRENTES DU TROPHÉE

D’autres comités départementaux et clubs ont joué le jeu et participé au Trophée. En voici la liste.

Club Sportif Cheminot Nîmois (CSCN) pour le "Défi aux femmes des eaux": lancé en 2010 pour marquer les 100 ans du féminisme, le Défi aux femmes des eaux est organisé chaque année par la section plongée du CSCN. Un baptême est offert « à toutes les femmes, en toute sécurité », à la piscine Pablo Neruda, le 1er mercredi de chaque mois. Plus de 250 baptêmes ont été réalisés en 2015. Ils ont mobilisé une dizaine d’encadrants, un photographe subaquatique et des adhérents pour la gestion des blocs et l’accueil des «sirènes».

Caux Moana (Seine-Maritime) pour "Pierre de Coubertin n’est peut-être pas celui que vous croyez…": de 2007 à 2015, neuf actions ont été menées par Caux Moana. Celles-ci ont été présentées par Odile Bouvet, la trésorière : sensibilisation à la plongée dans les collèges et dans le cadre de l’accompagnement éducatif puis du subventionnement Conseil Général, présidence du Conseil d’Administration des jeunes du club par Axelle, 15 ans, organisation de baptêmes gratuits pour les femmes avec des formations Niveau 1 à gagner lors de la semaine de la femme en avril 2015.

Club Océana (Landes) pour "Soyez Dive’in": depuis deux ans le club Océana organise une soirée de promotion de la plongée féminine à la piscine municipale de Saint-Paul-les-Dax, point d’orgue d’une politique menée toute l’année et subventionnée par le CDOS et la DDCSPP. Des baptêmes gratuits, exclusivement assurés par des monitrices ou des initiatrices, sont proposés à toutes les femmes de plus de 14 ans. Lors de cette plongée, elles visitent une exposition de photos sous-marines présentées sous l’eau.

CODEP Hérault pour "Toutes à la mer": une journée « les femmes baptisent des femmes» a été organisée dans tous les ports de l’Hérault le 16 septembre 2014. Ce projet a retenu l’attention des partenaires territoriaux qui ont apporté leur soutien logistique et financier. L’action a été reconduite en 2015 (30 mai pour la plongée et 6 octobre pour le hockey subaquatique) et sera déclinée en 2016 avec notamment de l’apnée. 10 clubs sont impliqués et 80 baptêmes ont pu ainsi être proposés.

CODEP Nord pour "Un collège féminin en actions": un collège féminin a été mis en place en 2013 dans le Nord afin d’assurer la représentation des plongeuses sur le plan départemental, développer leur pratique et leur prise de responsabilités dans les instances, adapter l’enseignement, les activités, le matériel, valoriser l’activité féminine sous toutes ses formes et… se faire entendre ! Depuis lors, un état des lieux qualitatif et quantitatif de la pratique féminine a été dressé et de nombreuses opérations menées : animations multiples, fourniture de matériel féminin par le Codep à chaque club du département… Cette initiative a été évoquée le 23 janvier par Marie Douai et Adeline Franzetti.

SCA Aquadomia pour "La plongée c’est pour les filles ! Initiation gratuite au nitrox ou à la bio": la SCA marseillaise Aquadomia propose des initiations nitrox ou biologie gratuites pour toute inscription à une formation FFESSM. Il s’agit d’inciter les filles pour débuter ou se perfectionner, valoriser l’approche nitrox comme une approche de loisir et mettre en avant la connaissance du milieu.

Massilia Sub (Bouches-du-Rhône) pour le "Stage féminin de hockey subaquatique":  un stage féminin de hockey subaquatique a été organisé du 20 au 26 juillet 2015, regroupant des joueuses de différents âges, niveaux, et encadré par un entraîneur international. Ce stage est construit par deux joueuses et présidentes de région (Provence-Alpes et Nord). Outre la pratique, il vise à encourager les joueuses à prendre des responsabilités d’encadrement ainsi qu’à la transmission des expériences. Le stage sera reconduit chaque année.

CODEP Haut-Rhin pour le "Livret : les filles font de l’exploration et des sports sous-marins": lors de la journée du 23 janvier, Pascale Cêtre a évoqué le livret illustré développé par des femmes du CODEP 68 afin de montrer que plongée et activités subaquatiques se déclinent au féminin. Il répond à toutes les questions et inquiétudes des femmes face à des activités qui peuvent paraître encore viriles et onéreuses. Matériel, encadrement, ambiance, fonds subaquatiques des lacs et gravières, activités fédérales de loisir ou de compétition sont abordés sous l’angle féminin sans oublier les aspects financiers, la vie associative et l’évolution possible des femmes vers l’encadrement ou la participation à la direction des clubs.

 

3 QUESTIONS À MYRIAM ZIANE, RÉFÉRENTE FÉMINISATION

Depuis 2013, le comité directeur national t’a chargé du dossier de féminisation de nos pratiques. Comment les choses ont-elles évolué au cours de ces trois années ?

Avant tout, je dois dire que ce dossier constitue une belle aventure. Et en tant que femme, élue au comité directeur national, il m’a semblé naturel d’en prendre les commandes. Nous travaillons aujourd’hui sur cinq points importants qui sont le développement de la pratique et le maintien dans l’activité, le sport féminin de haut niveau, l’encadrement, l’arbitrage et enfin la part des femmes dirigeantes trop souvent cantonnées aux rôles administratifs. Sur un plan purement statistique, la situation n’a pas connu de gros bouleversements au sein de la FFESSM même si la fédération est finalement assez bonne élève ! On note un pourcentage de femmes licenciées à la FFESSM entre 16 et 17 ans de 40 % qui chute à 31 % à l’âge adulte. On constate également l’absence de femme présidente de région et seulement 6 de CODEP… Pourquoi ? Les réponses se trouvent certainement autant dans les freins que constituent nos pratiques que dans la société elle-même. Autrement dit, nous devons intégrer toutes nos actions dans un processus général… Cela va prendre du temps.

Comment perçois-tu les quotas imposés statutairement ?

Toute démarche visant à féminiser nos activités est bonne à prendre ! Il faut cependant en mesurer les limites. Sauf dans les clubs, les statuts imposent un nombre de femmes qu’il est parfois difficile de réunir et cette discrimination qualifiée de positive reste une discrimination. Être choisie parce que l’on est femme plutôt que pour ses compétences n’est pas très flatteur. Mais encore une fois, ces quotas sont un outil dont, idéalement, il faudrait dans l’avenir ne plus avoir besoin ! Comme le faisait remarquer Véronique Garcia, il faut faire attention de ne pas confondre mixité et parité. À terme, l’objectif, c’est l’équilibre, celui de la vraie représentativité. L’année prochaine est une année élective, c’est le moment pour les femmes de s’engager !

Les démarches de féminisation fleurissent dans nos clubs et organes déconcentrés. Comment canaliser toutes ces énergies ?

Depuis plusieurs années, parfois bien avant la mise en place du plan de féminisation, des clubs, des régions et des CODEP ont imaginé des opérations et des manifestations en direction des femmes, futures plongeuses ou sportives. Même si leur objectif est le même, vues de l’extérieur, ces actions peuvent sembler hétéroclites. Il est donc nécessaire d’initier et encourager ces démarches, c’est notamment le cas des Trophées. Nous arrivons aujourd’hui à une étape qui va consister à structurer et coordonner de manière plus précise. Même si j’ai conscience de la difficulté, nous devons désigner une référente féminisation par région et par commission. Nous devons également trouver deux vecteurs de communication, l’un interne dans lequel les licenciées se retrouvent et l’autre, tourné vers l’extérieur afin d’inciter les femmes à pratiquer une activité subaquatique. Enfin, toutes ces démarches doivent faire l’objet d’une mutualisation. C’est le but de cette journée du 23 janvier qui nous a permis de partager, échanger et promouvoir. La présence autour de la table de présidents de région comme Philippe David (Normandie) et Bernard Labbé (ALPC) ou de commission comme Jacques Dumas (Environnement et biologie subaquatiques) atteste que les femmes ne sont pas seules !