Femmes et PSP
2019-03-06
Loin d’être seulement un effet de mode, une simple volonté dans l’air du temps ou une directive qui s’impose à nous, la féminisation dans le sport est une vraie lame de fond, liée aux changements de la société.
Nous revenons de loin quand nous pensons qu’il y a moins de 50 ans le taux de pratique du sport par les femmes se situait entre 22 et 25%. À la PSP (Plongée Sportive en Piscine), jeune sport dans notre fédération, nous avons voulu prendre le train en marche et se placer d’emblée sur le plan de l’égalité F/H. Mais nous voulions une égalité qui soit réellement équitable.
Car à l’inverse parfois il est demandé pour certaines épreuves, la présence d’au moins une femme parmi les compétiteurs sur une épreuve donnée ... C'est une fausse mixité ! Du "pink washing" en somme. Les équipes choisissent rarement de n’y mettre qu’un homme.
Nous n’avons pas voulu rester à cela à la commission PSP, mais au contraire nous servir des épreuves en binôme ou des relais à quatre (nombres pairs) pour imposer des épreuves avec un vrai équilibre.
Nous voulions des épreuves mixtes (certaines épreuves ne sont que mixtes d’ailleurs), mais nous voulions surtout une vraie égalité, avec une mixité paritaire ! C’est devenu une règle.
Le résultat ? Nous sommes proches de l’équilibre hommes - femmes dans la plupart des compétitions en région ou département, comme lors des championnats de France (44% F / 56 % H pour les CdF 2018 !). Les épreuves ont une touche de convivialité bienvenue, par le rapport d’une saine compétition qui s’installe. Les épreuves en équipes sont particulièrement appréciées des clubs, car elles incluent justement les garçons ET les filles dans un même relais ou un même parcours !
Les capacités de nos pspeuses en outre sont largement reconnues en France. Leur niveau dépasse parfois de nombreux hommes une fois les quelques premières places du classement passées. Elles nous permettent aussi et surtout de briller à l’international, car à ce niveau-là aussi, nous sommes novateurs : les autres pays ne sont pas forcément les plus moteurs, ni non plus les plus paritaires dans leur pratique. Nos filles ont un très bon niveau, elles sont regardées par les autres équipes étrangères. Si, au lancement, quelques esprits non volontaires ont freiné la mise en place ou boudé le principe, tout le monde aujourd’hui salue cette mixité.
Ces règles enfin, établies en France, perfusent par l’influence que la FFESSM a auprès de la CMAS : la mixité à parité est devenue le standard de certaines épreuves mixtes à ce niveau-là aussi. Un exemple illustre encore la reconnaissance de la CMAS (Confédération Mondiale des Activités Subaquatiques) de cet apport : c’était lors du discours d’ouverture par la présidente de la CMAS, Anna ARZHANOVA de la coupe du monde de PSP à Tenerife en novembre : elle félicitait les équipes pour cette participation importante des femmes ! Elle avait rarement vu une telle participation féminine dans un sport où hommes et femmes concourent ensemble. Aujourd’hui, les rapports hommes-femmes changent à tous niveaux ; la société est de plus en plus inclusive ; la PSP s’inscrit dans cette dynamique.
Voici l’exemple d’une belle image que donne notre discipline, qui la fait rayonner en France et à l’international.
"Ne restons pas sur le banc, l’avenir est là."